Lettre adressée aux élus
Mesdames et Messieurs les Députés
Mesdames et Messieurs les sénateurs
Madame,
Monsieur,
Un Collectif (Collectif de Défense des Famille et Proches
de Personnes Incarcérées) créé il y a deux
ans par des femmes de détenus (qui se battent pour entretenir une
vie de famille et faire en sorte que leurs enfants soient le moins possible
pénalisés par l’incarcération de leurs pères)
demande que soient respectés les droits fondamentaux de la famille
et des proches d’une personne incarcérée.
Charger de veiller au respect de la déontologie sur le
territoire de la république, la Commission Nationale de Déontologie
de la Sécurité instituée par la loi du 6 juin 2000 ne
peut être saisie que par un député ou par un sénateur.
Je souhaite donc vous rappeler l’importance de votre rôle
au sein de ce mécanisme puisque c’est vous qui recevez les plaintes
et qui appréciez l’opportunité de leur transmission auprès
de la CNDS.
Je vous demande à ce que soient mis en place, dans les
plus brefs délais, dans toutes les prisons (maisons d’arrêt,
centres de détention…) des lieux d’accueil pour que les enfants puissent
partager des moments privilégiés avec leur parent incarcéré.
Je vous demande également la prise en compte du couple
afin que l’univers carcéral ne soit pas un facteur déstructurant
le conduisant vers une séparation certaine en lui interdisant tout
ce qui peut lui permettre de garder des relations fortes, comme sa vie
sexuelle et sociale.
Aujourd’hui la prison tient de moins en moins compte du lien familial
et de son équilibre alors que toutes les enquêtes montrent
que le maintien de liens familiaux solides est un facteur significatif de
réinsertion.
L’accent mis dans toutes les prisons françaises, d’une
manière excessive, sur une certaine sécurité, au détriment
de la relation, est particulièrement pesant et ne peut que couper
le lien si important du détenu avec ses proches, en ne tenant absolument
pas compte du facteur humain.
Je fais donc appel à vous pour que le droit de la personne,
garanti par l’article D402 du code de procédure pénal, pour
que le droit de l’enfant défini dans la déclaration universelle
des droits de l’enfant, et pour que le couple, soient pris au sérieux
et respectés.
Je souhaite que ma requête ne reste pas lettre morte et
qu’elle suscite en vous un vif intérêt vous conduisant vers
une réflexion approfondie sur l’incarcération et le respect
de la personne.
La lecture des rapports de ses visites en France et les documents
du Comité européen de Prévention de la torture (CPT)
du conseil de l’Europe sont toujours très précieux pour alimenter
cette réflexion.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, nos respectueuses salutations.
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