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N°
11
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Edito |
Le Comité de Prévention
de la Torture (CPT) a rendu son rapport sur l’état des prisons
françaises, le résultat était prévisible… Une
fois de plus, nous voyons les médias s’étonner que la France
ne soit pas plus le pays des droits de l’homme que de l’égalité
sociale ou de la justice équitable…
Oui les détenus sont souvent
maltraités en prison, ça fait 50 ans qu’on vous le dit
alors maintenant on fait quoi ?
Les médias compatissants s’apitoient
sur le sort d’une détenue qui accouche menottée
ou d’un jeune homme paraplégique à la suite de non-traitement
d’une tumeur par le milieu médical pénitentiaire (il paraît
que ce sont vraiment des médecins…).
Mais c’est nouveau çà
peut-être !!! Les détenus malades sont toujours menottés
à leur lit de souffrance (je l’ai vécu en 1999, mon mari a
été hospitalisé, mis sous morphine à la suite
d’un vaccin contre la grippe, perfusée d’un coté et menottée
au lit de l’autre…)
Sans parler des détenus transportés
comme du bétail ou menottés avec les poignés en sang
pour aller subir des chimio et autres soins dans des hôpitaux. France
pays des droits de l’homme, ah bon !!? Il n’existe pas de prisons humaines
parce que l’enfermement et la privation de tous les plaisirs de la vie
sont incompatibles avec l’humanité. La politique du tout carcéral
basée sur une opinion publique réactionnaire n’a fait qu’engendrer
des atteintes à la dignité humaine.
Surpopulation, manque d’hygiène,
absence de repères, coupure du lien avec les proches, invitation
au suicide en appuyant le plus fort possible là où ça
fait mal.
La prison est une cicatrice béante
sur le joli texte lisse de la déclaration des droits de l’homme et
du citoyen.
Punir, anéantir, ne sont que
les maîtres mots de cette institution dont le fonctionnement s'appuie
encore sur des lois napoléoniennes.
Tout le monde le dit, l’univers pénitentiaire
est une zone de non-droit où règnent promiscuité,
violence, désespoir, tout le monde le dit (même les syndicats
de surveillants les plus " conservateurs "…) mais quand les choses
vont-elles changer ? Combien de morts encore, combien de cas à
jamais irrécupérables, brisés, broyés par la
lourde machine carcérale ?
L.W.L.
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Lettre du Collectif à
:
Mr Christian JACOB Ministre délégué à la
Famille
Ministère de la Famille, de la santé
et des personnes handicapées –
8, avenue de Ségur 75350 Paris 07
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Objet :
Droits de l’enfant et de son parent incarcéré
Monsieur
le Ministre,
A l’occasion de la journée Internationale de l’enfant,
nous avons pu voir dans toutes les écoles des extraits de la convention
internationale des droits de l’enfant qui prône un respect de l’enfant
et une attention particulière en vue de préserver des relations
régulières avec ses deux parents.
L’emprisonnement ne devrait pas être une fin de relation
entre l’enfant et son parent. Pourtant aujourd’hui, rien n’est mis en place
pour préserver le lien familial lorsque l’un des deux parents est
incarcéré. L’enfant se retrouve alors coupé de son parent,
il n’a plus droit à partager avec lui un anniversaire, une promenade,
un lien affectif …
Cette situation ne tient aucun compte de la fragilité
de l’enfant, de sa demande affective, et remet gravement en cause les préceptes
évoqués dans la déclaration que votre ministère
diffuse largement dans les établissements publics.
Le Collectif que je représente demande une plus grande
prise en compte de l’enfant à travers l’univers carcéral car
un enfant de détenu est aussi un enfant. Nous
demandons :
- que
des lieux d’accueil pour l’enfant et son parent soient créés
dans tous les établissements pénitentiaires (maisons d’arrêt,
centre pour peines…),
- que
l’enfant puisse souhaiter une fête (fête des pères ou
des mères, anniversaire, Noël…) et avoir un contact, ne serait-ce
que téléphonique, à l'occasion des évènements
de sa propre vie, et recevoir un cadeau.
- que
tout soit mis en place pour que l’enfant voit son parent autant de fois
que son développement personnel et psychologique l’exige (rapprochement
familial, temps de parloir raisonnable …)
Je vous remercie de bien vouloir agir au sein du gouvernement
dont vous faites partie, d'une part pour lui faire prendre conscience que
les droits les plus élémentaires des enfants de détenus
sont actuellement bafoués, d'autre part pour que des mesures correctives
soient mises en œuvre.
Nous serions, nous-mêmes, prêts à participer
avec d'autres à un groupe de travail sur ce thème qui nous
touche directement
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre mes respectueuses
salutations.
Pour le Collectif,
la Présidente Leslie Wisse Laroche
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Lettre du Collectif
envoyée à Télérama et au Nouvel Obs
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NOUVELLE
ANNEE,
NOUVEAUX SUICIDES
Je viens de regarder le reportage sur la Maison d’Arrêt
de Fleury Merogis. Les mots me manquent pour dire ce que j’ai ressenti :
révolte, colère, incompréhension… que recherche le
système en anéantissant à ce point des êtres humains
déjà en souffrance ?
J’entends parler par une "petite directrice " de règlement
à respecter au sein de la prison. A t-elle entendu parler de la déclaration
des droits de L’homme ? a t-elle pris connaissance des règles
érigées pour respecter l’être humain, sa souffrance,
sa dignité ? Qui doit respecter quoi ? Mais où se
trouvent ces beaux textes qui devraient être appliqués à
la lettre et ne faire que plus jamais des hommes se retrouvent enfermés
dans ces cages en béton où même un chien deviendrait
fou ?
J’ai envie de crier avec les détenus broyés
par les rouages exterminateurs et castrateurs du système carcéral français.
On leur reproche d’être violents mais tout est fait pour qu’il le
soit. Privés de respect, d’intimité, de dignité, de
sexualité, de soins, de tout ce qui pourrait les rendre meilleurs,
que leur reste t-il à part leurs poings pour cogner et leur voix pour
hurler.
Quelle réinsertion, comment ? Je pense également
aux mères qui ont cru reconnaître leur enfant traité
pire que du bétail.
La prison, cicatrice béante à la face d’une
démocratie oubliée ! La guillotine a cédé
la place à une autre forme de peine de mort, plus pernicieuse, moins
voyante et qui rassure le citoyen : le désespoir, il fait plus
de 110 victimes par an dans les geôles de la république.
France pays des droits de l’homme, sûrement pas dans
nos ghettos poubelles !!
Leslie Wisse Laroche
Extrait d’une lettre de Monsieur le Sénateur
Robert Bret adressée à M. Perben, Garde des Sceaux
Il est faux par ailleurs de penser qu’en enfermant pus longtemps
les gens on protège mieux la société.
Monsieur
le Ministre,
Suite aux différents incidents survenue dans certaines
maisons centrales vous avez adressé aux directeurs de ces établissements
pénitentiaires une circulaire dans laquelle vous leur demander de
mettre un terme à une tolérance qui permettait jusqu’a présent
aux condamnés à de longues peines de circuler librement entre
les cellules d’une même unité. Or, ce dispositif dit des " portes
fermés " ne va faire qu’accroître les tensions entre détenus
entre prisonniers et surveillant. ..
En effet, non seulement cette mesure –inefficace et désocialisante
– ne va rien résoudre sur le fond, mais de surcroît elle risque
d’avoir d e lourdes conséquences…
Avec votre décision vous leur ôtez le peu de
part de liberté dont ils jouissaient jusqu’ici et rompez les relations
humaines qui peuvent s’installer entre détenus. Ne craignez-vous
pas dès lors, en les enfermant vingt-quatre heures sur vingt-quatre,
de les transformer en véritables " bêtes fauves "…
En outre, étant donné la durée de leur
enfermement, bien souvent les liens familiaux qu’ils pouvaient avoir au
début de leur
incarcération se rompent, les visites se raréfient.
Cette politique des portes ouvertes est donc la seule part de liberté
qui leur reste. Décider de refermer les portes des cellules toute
la journée constitue à mes yeux un véritable retour
en arrière en ce qu’elle revient, dans les faits à restaurer
les QHS pourtant fermés par Monsieur Peyrefitte vers la fin des années
70 suite à des mouvements des révoltes des détenus…
Il est faux par ailleurs de penser qu’en enfermant pus
longtemps les gens on protège mieux la société.
C’est plutôt l’inverse qui se produit. En effet rappelons que 40
% des détenus en centrale récidivent à leur sortie
lorsqu’ils ont effectué la totalité de leur peine. Ils ne sont
que 10 % à le faire lorsqu’ils sortent à mi-peine avec des
mesures d’accompagnement. On le voit l’enfermement pur ne
sert à rien. C’est malheureusement la voie que vous suivez. J’y vois
pour ma part un aveu d’échec de votre politique pénale et carcérale.
Dans ces conditions je vous serais gré monsieur le ministre de bien
vouloir reconsidérer votre décision de supprimer la parcelle
de liberté accordée jusqu’à présent aux condamnés
de lingues peines ; décision qui risque d’embraser
le milieu carcéral.
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Rapport CPT-Visite 2003
OBSERVATIONS
Du Ministere de la Justice
(extraits)
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Le surpeuplement
" Il convient de noter au préalable que le surpeuplement
invoqué ne trouve pas sa source dans un excès de pénalisation
des comportements délictuels et criminels, mais dans l’insuffisance
du parc pénitentiaire français et son inadaptation à
l’augmentation réelle de la délinquance que la France a subi
au cours des dernières années ".
" Parallèlement, une politique volontariste a été
menée pour développer les mesures alternatives à
l’incarcération pour les personnes condamnées. "
Fermeture des portes des cellules
Le Garde des Sceaux a décidé en 2003 de mettre
en oeuvre un programme de " fermeture des portes " en maison centrale. Il
convient de signaler qu’une telle décision a été dictée
par les considérations suivantes :
Le contexte actuel d’accroissement régulier du nombre
de condamnés issus du grand banditisme et des différentes
mouvances terroristes est un phénomène nouveau et préoccupant.
Or, force est de constater que l’ouverture systématique des portes
de cellule en maisons centrales pendant la journée contribuait à
fragiliser considérablement l’autorité des personnels pénitentiaires
et remettait en cause, de manière générale, la notion
de sécurité collective dans des établissements destinés
à héberger les détenus les plus dangereux du pays.
Elle conduisait également à favoriser le caïdat au détriment
des détenus les plus faibles et les plus fragiles qu’il convient
au contraire de mieux protéger contre les pressions extérieures.
Toutefois, ces opérations se sont accompagnées
d’un développement de l’offre d’activités culturelles, sportives
et de travail proposée aux détenus.
A l’heure actuelle, les autorités françaises
n’envisagent pas de revenir sur cette décision de maintenir fermées
les portes des cellules pendant la journée dans les maisons centrales.
Le suicide
Les autorités françaises partagent les préoccupations
exprimées par le Comité sur cette question, même si
elles tiennent à souligner qu’eu égard à la population
carcérale moyenne en 2003 (58 574 ) et au nombre de suicides de détenus
déplorés (114), le taux de suicidité pour 10 000 détenus
est contrairement aux affirmations du CPT, de 19,46 soit le plus faible
depuis 1996. Il est donc inexact d’évoquer dans le rapport l’absence
de réelle politique de prévention du suicide.
La formation de personnes détenues à l’intervention
face à une crise suicidaire ainsi que la mise en place d’un dispositif
visant à faire examiner toute personne détenue devant être
placée au quartier disciplinaire par un médecin psychiatre
seront expérimentés sur trois sites avant une éventuelle
généralisation.
Les E.R.I.S
Les Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité
(ERIS) sont appelées en règle générale pour des
interventions sensibles dans des situations de crise ou de pré-crise.
Elles doivent y mettre un terme, les éviter par leur seule présence
ou circonscrire les incidents dans l’attente d’un renfort des forces de
l’ordre. Dans de tels contextes, la dangerosité des opérations
nécessite le plus souvent un anonymat de ces agents. Aussi le port
de la cagoule, qui n’est d’ailleurs pas systématique, permet de garantir
cet anonymat et de sauvegarder tant l’intégrité physique des
agents que celle de leur famille. Les membres des ERIS étant susceptibles
de retourner, une fois l’intervention terminée, dans leurs lieux de
détentions d’origine en tant que surveillants pénitentiaires,
il est indispensable de préserver leur sécurité et leur
identité à l’égard de l’ensemble des détenus.
Depuis leur création, les ERIS ont été
amenées à intervenir dans différentes situations sur
le continent comme en Corse.
Elles sont intervenues dans les établissements pénitentiaires
suivants pour des fouilles générales :
Prisons de Lyon MA de Bourges MA de Bordeaux-Gradignan CP de Varennes-le-Grand
CP de Lorient MA Carcassonne MA de Nice MA Mulhouse MA Angoulême MC
Saint-Maur
ou pour des fouilles sectorielles :
MC Ensisheim MA la Santé MA Colmar MA Strasbourg MA Dijon CD
Tarascon MA Mulhouse
Force est de constater que leur présence a eu un impact
dissuasif certain puisque aucun incident important n’a été
constaté depuis.
La simple présence en tenue d’intervention des membres
des ERIS sur les lieux a permis de mettre fin au mouvement.
Il en fut ainsi à :
CP Varennes le Grand : Mouvement collectif sur cours de promenades.
MA Dijon : Intervention sur refus de réintégrer
CP Bapaume : Intervention pour déloger un détenu sur les
toits.
MA Bois d’Arcy : intervention suite à des incidents au quartier
d’isolement
MC Poissy : intervention préventive en raison d’une tension accrue
au sein de la population pénale
MA Paris La Santé : Intervention en marge du Forum Social Européen
MA Nanterre : Intervention en marge du Forum Social Européen
MA Dijon : Intervention préventive en raison d’une tension accrue
au sein de la population pénale
MA Villefranche sur Saône : Fouille sectorielle et soutien aux
personnels
MC Moulins-Yzeure : Intervention suite à un refus de réintégrer.
Les ERIS sont aussi intervenues en soutien aux personnels locaux
ou pour assurer la sécurité d’un établissement pendant
une session d’assises à haut risque ou lors de travaux sensibles :
MA Nice : Sécurisation pendant le procès d’un détenu
particulièrement dangereux.
MA Borgo : Sécurisation pendant le procès d’un détenu
particulièrement dangereux.
MA Colmar : Sécurisation pendant travaux
CP Clairvaux : Intervention pendant travaux
MA Digne : Sécurisation pendant session d’assises à haut
risque
MA Nîmes : Sécurisation pendant session d’assises à
haut risque
MA Châlon-en-Champagne : Soutien aux personnels sur une détention
très tendue
MC Arles : Sécurisation du site pendant les inondations, évacuation
de l’établissement, sécurisation des transferts.
Différentes DR : Escortes de transferts sensibles
CP Rennes : Sécurisatio
Suite…
CP Lorient : Soutien aux personnels pendant réorganisation
de l’établissement
CD Salon-de-Provence : Soutien à l’établissement suite
à l’arrivée des détenus de la MC Arles
Différentes DR : Sécurisations pendant certains travaux
(PEP, miradors,…)
Les UVF
A l'heure actuelle, l'implantation des unités expérimentales
de visite familiale (UEVF), permet aux personnes détenues condamnées
à de longues peines, de recevoir les membres de leur famille de 6
à 48 heures une fois par trimestre (72 heures une fois par an) dans
des conditions matérielles de durée et d’intimité satisfaisantes.
L’ouverture de ces unités familiales s’est déroulée
fin septembre 2003 au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes.
Elle est programmée pour le premier trimestre 2004 à la maison
centrale pour hommes de Saint-Martin-de-Ré et pour le dernier trimestre
de cette même année à la maison centrale de Poissy.
A l’issue d’une période de dix-huit mois, le fonctionnement
des UEVF fera l’objet d’une évaluation aux fins d’apprécier
les suites à donner à ces nouvelles modalités de
visite.
Raisons d’être de la cellule dite de force au
quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Loos, utilisation
qui en est faite et moyens de recours dont dispose un détenu pour
contester son placement dans celle-ci (paragraphe 54) ;
La cellule dite de force du quartier disciplinaire de la maison
d’arrêt de Loos est utilisée en dernier recours lorsque aucun
autre moyen ne permet de maîtriser un détenu. Le code de procédure
pénale prévoit la possibilité pour l’administration
de soumettre un détenu à des moyens de coercition en cas de
fureur ou de violence grave et de l’enfermer seul dans une cellule aménagée
à cet effet (articles 726 et D283-6 du code de procédure pénale).
Les détenus concernés par cette mesure, exceptionnelle
et ponctuelle, ne sont placés dans cette cellule que le temps de
leur agitation, le placement n’excédant jamais quelques heures et
ne se prolongeant jamais sur la période de nuit.
Les autorités médicales sont systématiquement
informées d’un placement dans cette cellule.
En cas d'encombrement maximum du quartier disciplinaire, la
direction privilégie toujours la sortie anticipée d'un puni
plutôt que l'occupation de la cellule de force.
Nombre de détenus qui ont bénéficié
en 2003 d’une suspension de peine pour raisons médicales par rapport
au nombre de demandes déposées en vertu de l’article 720-1
du code de procédure pénale (paragraphe 56) ;
Depuis la parution de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits
des malades et à la qualité du système de santé,
à la suite des circulaires des 28 octobre et 25 novembre 2002, les
services pénitentiaires se sont fortement mobilisés pour signaler
aux autorités judiciaires les personnes détenues susceptibles
de bénéficier de la mesure de suspension de peine pour raison
médicale, même si celles-ci, pour des raisons diverses, n’avaient
pas jugé utiles de déposer de leur propre chef une requête.
Par ailleurs, la circulaire interministérielle santé-justice
du 24 juillet 2003 a précisé le rôle des médecins
intervenant auprès des personnes détenues dans le cadre de
cette procédure.
Cette sensibilisation conjointe et très volontariste
a porté ses fruits puisque au cours de l’année 2002, 21 personnes
ont été libérées dans ces conditions. Pour
l’année 2003, 63 personnes condamnées "atteintes d’une pathologie
engageant le pronostic vital ou dont l’état de santé est durablement
incompatible avec le maintien en détention" se sont vues octroyer
une telle mesure dans le cadre de l’article 720-1-1 du code de procédure
pénale.
Au total, depuis la promulgation de la loi, 84 personnes ont
bénéficié de l’application de l’article 720-1-1 du
code de procédure pénale.
Ces quelques extraits prouvent que le CPT s’inquiète
vraiment pour rien, en effet notre " bon ministre " de la justice
a réponse à tout. Alors rassurons-nous, puisqu’on vous le
dit, tout est fait pour respecter les droits de l’homme en prison. Ces réponses
affligeantes de D.Perben sont à votre disposition dans leur
intégralité, il suffit de m’envoyer un mail
et je vous les transmettrais : leslie.laroche@caramail.com. ou lesliewisselaroche@wanadoo.fr
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Pas de Justice, pas de Paix !
(tract distribué par des ex-détenus
face à la prison de Salon)
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Il
y a un an, Maurice Papon, coupable de crimes contre l’humanité, bénéficiait
d’une interruption de sa peine pou raisons médicales suite au vote
d’une loi, à l’initiative de Bernard Kouchner. Tout le monde se rappelle
encore les images du " grabataire " Papon, sortant sur ses deux
jambes, un large sourire aux lèvres et s’engouffrant dans une voiture.
A l ‘époque, les détenus, dans diverses prisons (Arles,
Clairvaux, Salon…) avaient, dans des textes distribués en détention
et à l’extérieur, demandé l’application intégrale,
de cette loi à l’ensemble des détenus âgés, ou
en fin de vie. Les médias s’étaient emparés de l’affaire
et l’opinion publique avait trouvé ces revendications tout à
fait légitimes.
Un
an après que les projecteurs de l’actualité se sont éteints
la situation a-t-elle évolué dans un sens plus positif ?
Que ce soit sur le plan général ou particulier, rien n’a changé ;
Tout au contraire, la situation a empiré. La population carcérale
a atteint le chiffre de 61000 détenus, dépassant le record
de l’après guerre. Les conditions de détention ont continué
à se dégrader, notamment durant cet été. On se
suicide toujours autant en prison. Quant à la justice, elle est encore
plus favorable aux puissants et encore plus dure avec les petits.
Ainsi,
un gamin, mineur au moment des faits, vient-il d’être condamné
à trente ans de prison alors que jusqu’a présent, le fait d'être
mineur divisait la peine encourue par deux. Pendant ce temps, ; le président
de la République, protégé par son immunité, n’a
pas eu à répondre aux questions des juges concernant le financement
de son ancien partir. " Ce qui est juste n’est rien d’autre que ce
qui est utile au plus fort " .
Et
les détenus malades dans tout çà ? Très peu
ont bénéficié de la jurisprudence Papon. Une trentaine.
Et pour n tiers, ils n’ont survécu que quelques mois après
leur sortie. Pour le reste, les prisons sont toujours remplies de dizaines
de détenus atteints de cancers, leucémies, VIH ; hépatites,
ou de troubles mentaux, qui n’ont pas la chance d’avoir été
un serviteur zélé de l’Etat, comme Papon, sous VIchy, pendant
la guerre d’Algérie, ou encore ministre et trésorier du RPR
sous Giscard…
A
Salon, tout le monde connaît le cas d’un détenu kurde, paraplégique
du fait de tortures subies en Turquie, qui ne peut se déplacer ou prendre
une douche car rien n’est adapté à son, état. Nationalement,
c’est le sort de Nathalie Ménigon, militante d’action Directe, paralysée
du coté gauche suite à deux accidents vasculaires cérébraux,
dont on refuse l’interruption de peine du fait de sa maladie.
C’est
pourquoi, un an après, nous sommes face à la prison, de Salon
pour rappeler à l’administration pénitentiaire, à la
justice, au pouvoir, aux médias et à l’opinion publique, que
nos revendications, elles-aussi n’ont pas changé.
C’est
à dire :
- La libération
des détenus gravement malades
- La fermeture
des quartiers d’isolement*
- L’abolition des
longues peines
- Le regroupement
familial, politique, affinitaire
- La suppression
du mitard
Pour apporter notre soutien et notre solidarité
aux détenus et à leurs familles et à leur proches.
D’ex promeneurs de cours de prison
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