Lundi
20 janvier 2003
A monsieur le Directeur de l’Administration Pénitentiaire
8-10 rue du Renard
75004 Paris
Monsieur le Directeur,
Suite à votre lettre du 9 janvier, dont je vous remercie,
je me permets de réagir sur le contenu de votre courrier.
Tout d’abord, vous me dites que certains établissements
autorisent les parents incarcérés à offrir un cadeau
à leur enfant pour les fêtes de fin d’année. Effectivement,
dans certains établissements mais qui restent en minorité par
rapport à l’ensemble des prisons. De plus, les cadeaux sont souvent
remis par des organismes et non par le parent lui-même. Or, ce qui nous
semble important c’est justement l’échange entre l’enfant et son père
ou sa mère, un contact direct et non l’intervention d’une tierce personne.
Vous m’indiquez que des dispositions visant au développement
du maintien des liens familiaux sont en projet. Mais aujourd’hui les conditions
dans lesquelles les familles évoluent et particulièrement les
enfants ne sont pas normales et ne prennent absolument pas en compte la fragilité
et la psychologie de l’enfant. Je vous joins d’ailleurs une note de service émanant d'un centre
pénitentiaire dans lequel vous pourrez constater que trop d’interdits
vont à l’encontre des besoins d’un enfant. En effet, comment laisser
un enfant pendant parfois trois heures, sans pouvoir boire (surtout pour
les bébés) sans avoir un seul jouet, sans pouvoir partager
un dessin, un gâteau, un jeu avec son père. Pourquoi ne pas
fournir des jouets si ceux de l’extérieur sont interdits, par exemple
?
Lors d’une intervention télévisée, Monsieur
Dominique Perben, ministre de la justice indiquait que les améliorations
dont vous me parlez dans votre courrier auraient lieu vers 2005, doit-on
attendre encore trois ans pour avoir un minimum de considération pour
les enfants, alors que des choses simples et qui ne demandent aucun moyen
particulier mais simplement un réel souci de changement vers un plus
d’humanité, peuvent dès aujourd’hui être mises en place.
Je me tiens à votre entière disposition pour une
rencontre au cours de laquelle je pourrais développer plus longuement
les propositions du collectif pour une meilleure prise en compte du lien
familial entre la personne détenue et ses proches.
Vous trouverez ci-joint nos principales revendications signées
par nos adhérents.
Je vous remercie pour votre attention et espère que
cette lettre trouvera auprès de vous un écho favorable.
Dans l’attente, veuillez agréer, monsieur le directeur,
mes respectueuses salutations.
Pour le Collectif, la Présidente
Leslie Wisse Laroche
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